Julien Allègre, né en 1980 à Arles, France.
Sculpteur et musicien autodidacte.
Ses sculptures sont des fulgurances. La fièvre des profondeurs habite ces grands surgissants, ces chromatiques brûlées, et ces masques d’intimité. Ses êtres frénétiques, libres de toute évidence culturelle, bouleversent l’inertie du réel, et s’enracinent aux affres du désir. Etrange énergie sacrificielle. Dans cet art d’empoignade et de combat, les jouissances vitales exultent, dans l’obscurité des fantasmes.
Formidable terrien, Julien Allègre impose un art barbare et lumineux, exultant de sauvage santé, au poids immense de vie dévorante et de magma à peine apprivoisé. Il éprouve la puissance solaire des transgressions vitales qui emportent nos vies et nos vides. L’ordre vacille, hanté d’inventives secousses formelles. Présence de masques à prodiges, sidérant de sensibilité, au bord de l’abîme.
Son art cru, métal et feu éclairants, emporte ces allures aiguës, hantées d’universalité. Abrupte présence des origines. Ses œuvres font apparition. Elles ne cessent de veiller. Temps des grands veilleurs, en espace ouvert.
Allègre a l’âme chamanique, durement saisie de toutes les puissances dévoratrices du présent.
Christian Noorbergen
Assembler des bidons, des morceaux de métal, les découper, les percer, les marteler, les souder, pour, comme par magie, leur donner vie, voilà qui n’est pas aussi évident qu’il pourrait faussement y paraître. Julien Allègre parvient à créer des personnages dont la présence s’impose comme une évidence. Des êtres criants de vérité, des êtres de métal rouillé qu’on dirait tout droit sortis d’un film de Spielberg. Un mécanisme secret les mettrait en mouvement que l’on n’en serait pas autrement surpris…
Au travers des matériaux que j’utilise, j’espère transmettre avec humilité un message d’écologie. Je voudrais aussi dire que pour moi la beauté n’est pas forcément dans le neuf, le brillant, mais qu’elle existe surtout dans un objet marqué par le temps, souligne l’artiste qui ajoute : J’ai envie que mes pièces côtoient l’espace extérieur, que le temps joue avec. L’érosion de mes pièces ne me dérange pas, le temps apporte une dimension unique et esthétique au métal… Un travail en perpétuelle évolution qui mérite bien ce petit éclairage. B.L.